Un nom. Des lettres. Me voilà. Toute seule. Pour commencer en douceur.
Le « O » commence mon nom. L’eau. L’eau liquide solide ou gazeuse. La pluie la neige ou la glace. Le « E » termine mon nom et commence l’eau. Le « E » d’écrire, écriture, écritoire. Le « E » de l’espace infini. Le « D » dormir, désirer, dorer sur la plage ou sur la page. le « D » du dessin et du destin. Vient ensuite le « I », barrière dans le fleuve de ma vie. Irréel et infini. Le « L » de lourd ou léger, liquide ou solide. Lumière. Je suis sa fille aveugle. Le « E » qui termine mais dont j’ai déjà parlé. Le « E » me termine. Je commence par l’eau, termine par l’eau, je suis eau et étoile.
Me voici ensuite moins seule. Mon art.
Petit pot de nuit, petit pot de noir. J’y trempe ma plume, la fait courir sur mon papier. Un trait, puis deux, puis trois. Des traits à l’infini sortant droit de mes doigts et de mes rêves. Petit pot de bleu et noir, encre de nuit, encre du soir. J’y trempe ma plume orange et noire. Elle s’imbibe de ce parfum âcre pour ensuite le distiller sur la feuille, glace blanche et froide. Petit pot de quelques millimètres, plus précieux à mes yeux que n’importe quel diamant. Il enferme mon imaginaire et mes rêves, il est le siège de mon art.
Petit pot, grande plume. Quelques traits sur le papier quelques lettres apparaissent. Un sentiment. Une émotion. Quelques traits pour elle. Petit pot servant, grande plume vagabonde, tachée de mes doigts, de ses doigts. Petit pot de nuit sans étoiles. Petit pot de noir sans lumière. J’y trempe mon pinceau n’ayant jamais couru la glace blanche. Un trait droit et fin. Un plus épais. Un courbe. Des traits à l’infini, sortant droit de mes rêves.
Grand pot de Chine, pinceau blanc devenu noir à force d’avoir trop servi mon art. petits et grands se côtoient, courant sur le papier. Inventant la liberté.
Me voici au quotidien, mêlé d’un peu de rêve.
Elle sort de la maison, tire la porte derrière elle, la rouvre de quelques centimètres, lance un timide « au-revoir », puis enfin la claque. Elle regarde le ciel, s’engage sur le chemin de gravier. Un froissement à droite, un piaillement à gauche, une ombre derrière elle. Elle presse le pas, sort enfin du jardin et suit la route à petits pas pressées. Encore cette ombre. Elle allonge le pas, court presque. Elle se calme, se rassure comme elle peut. Un chien aboi, un autre lui répond, puis un troisième et un quatrième. Elle est presque arrivée. Elle regarde l’heure, soupire, monte la rue. À droite, des sapins noirs, si noirs qu’elle ne distingue pas l’ombre qui se rapproche d’elle. Elle admire la mer sur sa gauche, tend son visage au vent, inspire puis reprend sa course. Elle arrive, descend l’escalier, s’arrête hésite puis entend ce doux grincement. Elle s’élance dans l’obscurité du tunnel, s’essouffle. Elle entend un cri. Elle se retourne sans s’arrêter, sens une présence devant elle et la percute. Elle veut crier, s’échapper de cette ombre qui lui a barré la route et vient de tomber avec elle. Aucun son ne veut passer la barrière de ses lèvres. L’ombre se relève, l’oblige à faire de même et la tire dehors, là où l’aube pointe.
Un hommage pour eux tous. Êtes-vous là aussi ?
Celui qui joue du violoncelle dans le métro pour gagner sa vie. Celle qui parle huit langues couramment et qui en apprend d’autres. Celle qui fait des bêtise avec ruse et malice pour qu’on ne la découvre pas. Celui qui affronte avec courage le décès de sa compagne. Celui qui rayonne de joie de vivre alors qu’il veut mourir. Celle qui à vécu tant de malheur, mais qui continue à vivre avec le sourire. Celle qui encourage et réconforte ses amis comme ceux qu’elle aime moins. Celui qui fait du théâtre et est capable de devenir quelqu’un d’autre. Celui qui fait le tyran mais au fond est un ange. Celui qui n’aime pas la vie mais reste pour moi. Celle qui refuse de mourir alors que sa vie ne tient quà un fil. Celui qui la rend malheureuse tout en étant heureux. Celui qui est indifférents avec ses dons formidables. Celles qui est musicienne pour toujours. Celle qui fait du catamaran et donne son temps aux autres. Celui qui prie et chante à longueur de journée.
Un appel.
vivre, vivre, vivre… mes erreurs… ma vie… mon amour…on ramasse mes morceaux, on converse, on murmure ainsi ma vie…séance noire…viens, viens me sauver…mer noire sous moi, en moi…mer rose, amour…crie en moi, emmène moi comme ma vie…œuvre noire mais nécessaire…au secours…à moi… crois en moi, crie en moi…crie en mer, renverse moi…mon amour ne me raisonne rien…crie ou murmure…mon ire s’en va…avance sans moi…m’enivre comme un cri en mon cœur…encore une occasion…ainsi mesurée…crie encore en moi…soie noire, mer noire…non, ceci murmure, crie même…sans issue au secours…amour sauve moi, vivre…une vie sans moi…sans mourir… en vain, sans issue…mon nom ma mère mes amis mon amour…sors crie vis…vis en moi, crie en moi, sans issue…en vain…avance sans moi…mourir en mes souvenirs…avancer sans vivre…mon âme avance en moi…ma vie s’en va…au revoir…mon cœur énorme murmure un merci.
Le « O » commence mon nom. L’eau. L’eau liquide solide ou gazeuse. La pluie la neige ou la glace. Le « E » termine mon nom et commence l’eau. Le « E » d’écrire, écriture, écritoire. Le « E » de l’espace infini. Le « D » dormir, désirer, dorer sur la plage ou sur la page. le « D » du dessin et du destin. Vient ensuite le « I », barrière dans le fleuve de ma vie. Irréel et infini. Le « L » de lourd ou léger, liquide ou solide. Lumière. Je suis sa fille aveugle. Le « E » qui termine mais dont j’ai déjà parlé. Le « E » me termine. Je commence par l’eau, termine par l’eau, je suis eau et étoile.
Me voici ensuite moins seule. Mon art.
Petit pot de nuit, petit pot de noir. J’y trempe ma plume, la fait courir sur mon papier. Un trait, puis deux, puis trois. Des traits à l’infini sortant droit de mes doigts et de mes rêves. Petit pot de bleu et noir, encre de nuit, encre du soir. J’y trempe ma plume orange et noire. Elle s’imbibe de ce parfum âcre pour ensuite le distiller sur la feuille, glace blanche et froide. Petit pot de quelques millimètres, plus précieux à mes yeux que n’importe quel diamant. Il enferme mon imaginaire et mes rêves, il est le siège de mon art.
Petit pot, grande plume. Quelques traits sur le papier quelques lettres apparaissent. Un sentiment. Une émotion. Quelques traits pour elle. Petit pot servant, grande plume vagabonde, tachée de mes doigts, de ses doigts. Petit pot de nuit sans étoiles. Petit pot de noir sans lumière. J’y trempe mon pinceau n’ayant jamais couru la glace blanche. Un trait droit et fin. Un plus épais. Un courbe. Des traits à l’infini, sortant droit de mes rêves.
Grand pot de Chine, pinceau blanc devenu noir à force d’avoir trop servi mon art. petits et grands se côtoient, courant sur le papier. Inventant la liberté.
Me voici au quotidien, mêlé d’un peu de rêve.
Elle sort de la maison, tire la porte derrière elle, la rouvre de quelques centimètres, lance un timide « au-revoir », puis enfin la claque. Elle regarde le ciel, s’engage sur le chemin de gravier. Un froissement à droite, un piaillement à gauche, une ombre derrière elle. Elle presse le pas, sort enfin du jardin et suit la route à petits pas pressées. Encore cette ombre. Elle allonge le pas, court presque. Elle se calme, se rassure comme elle peut. Un chien aboi, un autre lui répond, puis un troisième et un quatrième. Elle est presque arrivée. Elle regarde l’heure, soupire, monte la rue. À droite, des sapins noirs, si noirs qu’elle ne distingue pas l’ombre qui se rapproche d’elle. Elle admire la mer sur sa gauche, tend son visage au vent, inspire puis reprend sa course. Elle arrive, descend l’escalier, s’arrête hésite puis entend ce doux grincement. Elle s’élance dans l’obscurité du tunnel, s’essouffle. Elle entend un cri. Elle se retourne sans s’arrêter, sens une présence devant elle et la percute. Elle veut crier, s’échapper de cette ombre qui lui a barré la route et vient de tomber avec elle. Aucun son ne veut passer la barrière de ses lèvres. L’ombre se relève, l’oblige à faire de même et la tire dehors, là où l’aube pointe.
Un hommage pour eux tous. Êtes-vous là aussi ?
Celui qui joue du violoncelle dans le métro pour gagner sa vie. Celle qui parle huit langues couramment et qui en apprend d’autres. Celle qui fait des bêtise avec ruse et malice pour qu’on ne la découvre pas. Celui qui affronte avec courage le décès de sa compagne. Celui qui rayonne de joie de vivre alors qu’il veut mourir. Celle qui à vécu tant de malheur, mais qui continue à vivre avec le sourire. Celle qui encourage et réconforte ses amis comme ceux qu’elle aime moins. Celui qui fait du théâtre et est capable de devenir quelqu’un d’autre. Celui qui fait le tyran mais au fond est un ange. Celui qui n’aime pas la vie mais reste pour moi. Celle qui refuse de mourir alors que sa vie ne tient quà un fil. Celui qui la rend malheureuse tout en étant heureux. Celui qui est indifférents avec ses dons formidables. Celles qui est musicienne pour toujours. Celle qui fait du catamaran et donne son temps aux autres. Celui qui prie et chante à longueur de journée.
Un appel.
vivre, vivre, vivre… mes erreurs… ma vie… mon amour…on ramasse mes morceaux, on converse, on murmure ainsi ma vie…séance noire…viens, viens me sauver…mer noire sous moi, en moi…mer rose, amour…crie en moi, emmène moi comme ma vie…œuvre noire mais nécessaire…au secours…à moi… crois en moi, crie en moi…crie en mer, renverse moi…mon amour ne me raisonne rien…crie ou murmure…mon ire s’en va…avance sans moi…m’enivre comme un cri en mon cœur…encore une occasion…ainsi mesurée…crie encore en moi…soie noire, mer noire…non, ceci murmure, crie même…sans issue au secours…amour sauve moi, vivre…une vie sans moi…sans mourir… en vain, sans issue…mon nom ma mère mes amis mon amour…sors crie vis…vis en moi, crie en moi, sans issue…en vain…avance sans moi…mourir en mes souvenirs…avancer sans vivre…mon âme avance en moi…ma vie s’en va…au revoir…mon cœur énorme murmure un merci.
